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d'un procès entre ses ritiers et ceux de Jean Poquelin, à propos de la maison des piliers des halles. La veuve de Molière avait obtenu en 1690, contre les héritiers Poquelin une sentence du Châtelet les condamnant à payer les arré­rages des inrêts échus depuis Tannée 1668; on a vu qu'elle avait cédé, trois ans après, ces titres peu fructueux à sa fille et que celle-ci s'était accore avec Jean-Baptiste Poquelin, l'avocat en Parlement et les frères Boudet, pour louer la maison qu'ils possédaient en commun. De nouvelles contes­tations étaient survenues entre eux au sujet de cette maison, et avaient motivé, en 1710, une autre sentence du Châtelet confirmant les droits de la fille de Molre1. L'année sui­vante elle signait avec ses cousins une transaction définitive relativement k la maison des piliers des halles; depuis le bail de 1700, Jean-Baptiste Boudet était mort, et son frère André, après avoir servi à Cayenne comme lieutenant d'une compagnie de milices, demeurait alors à Courbevoie2.
Le 1er octobre 1713, Mme de Montalant, achetait des héri­tiers d'André Baudouin, gentilhomme servant de la duchesse douairre d'Orléans, « deux maisons joignant l'une l'autre et jardin derrre, rue de Calais » à Argenteuil, moyennant la somme de quatre mille livres8. La fille de Molière mourut dans la plus grande de ces maisons, le 23 mai 1723, et fut inhue le lendemain, sans aucune pompe, dans l'église de Saint-Denis d'Argenteuil*. Aux termes de son contrat de ma­riage, Madeleine Poquelin étant décédée sans enfants, M. de Montalant entrait eii possession de tous les biens de la fille de Molière. Il ne tarda pas à se défaire de la part qu'il avait comme ritier de sa femme dans la propriété de la maison despiliersdes halles; illa vendit, le 12 janvier 1724, à Pierre
1. Document LXV, cote trente-deux. — 2. Document n° LXI.
3.  Document n° LXV, cote vingt-neuf.
4Histoire de Molière, par M. Taschereau, 3e édition, page 265. Le seul témoin mentionné dans l'acte de décès est « André Pothron, maçon de la maison » Un descendant de la famille Pothron habite encore (avril 1862) la rue de Calais à Argenteuil. L'église dans laquelle la fille de Molière avait été inhumée vient d'être démolie.